Charly Alverda: le tarot de Jacques Viéville est Rose+Croix

Le tarot de Jacques Vieville est Rose+Croix Charly Alverda

 

Le tarot de Jacques Vieville est Rose+Croix

Message par Charly Alverda le Dim 26 Oct 2008, 12:28 Bonjour à tous

Je répondrai tout d’abord à Aube Aurore qui considère qu’il ne faut pas se “prendre la tête” avec les tarots, tout en ajoutant par ailleurs : ” Quand on fait un tirage on se met dans un état particulier comme une prière. On ne fait pas un tirage sans marquer un décalage par rapport aux agitations de la vie quotidienne. Tirer les tarots est un acte sacré qui se fait avec sérieux, dignité et respect, comme un prêtre le fait avec sa messe.”

Le Tarot qui m’intéresse est celui des Maîtres-cartiers qui ont conçus des JEUX de cartes du XVIè siècle au XVIIIè. Il est évident que ce Compagnonnage spécifique des “gens du papier”, graveurs et peintres, en fait le seul véritable (NOTE), a exprimé la nouvelle vision de la Renaissance basée sur l’hermétisme néo-platonicien et kabbalistique. Il n’a jamais été dans l’intention des cartiers de créer des cartes pour la divination, c’est seulement après la disparition des Maîtres que la Franc-Maçonnerie s’empare des jeux et leur donnent cette direction. De la fin du XVIIIè siècle jusqu’au début du XXè, il n’ y a que des francs-maçons qui s’intéressent aux cartes. Ne sachant vraiment qu’en faire et pour ne pas passer pour ignorants, ils inventent les termes de “lames”, “d’arcanes” majeurs pour les cartes qu’ils prétendent interpréter et mineurs pour les autres. Ils redessinent les jeux fustigeant “l’ignorance crasse des cartiers” et proposent de les utiliser comme supports de divination! Près de cent ans après, on est toujours là ? Oui ! Alors le prêtre assimilé à la diseuse de “bonne aventure” cette nouvelle aurait ravi nos maçons aux grands égos !

Pour ceux qui s’intéressent aux enseignements des cartiers voici une petite analyse de la XVI selon la requête de Myriam :

Fulcanelli décrit ainsi un médaillon de la cathédrale d’Amiens: « Le Maître anonyme qui sculpta les médaillons du porche de la Vierge-Mère a très curieusement interprété la condensation de l’Esprit universel ; un adepte contemple le flot de la rosée céleste tombant sur une masse que nombre d’auteurs ont prise pour une toison. Sans infirmer cette opinion, il est tout aussi vraisemblable d’y soupçonner un corps différent, tel que le minéral désigné sous le nom de Magnésie ou d’Aimant philosophique… Archée céleste, Crachat de Lune, Beurre de Terre, Graisse de rosée, Vitriol végétal, Flos Coeli, etc., selon qu’ils (les Maîtres) le regardaient comme réceptacle de l’Esprit universel, ou comme matière terrestre exhalée du centre à l’état de vapeur, puis coagulée par refroidissement au contact de l’air » (Le Mystère des Cathédrales).

Le Maître-cartier Vieville n’interprète pas différemment le phénomène exprimé dans la carte de la Foudre. Son orageux berger est vêtu à la grecque pour rappeler la Fable hermétique de Jason et la toison d’or. Hermès fit don d’un bélier à la toison d’or à Néphélê pour qu’elle sauve ses enfants : au moment d’être sacrifiés, Phrixos et sa sœur Hellê s’enfuirent dans les airs en chevauchant le bélier divin. Hellê tomba dans la mer ; son frère, parvenu en Colchide auprès du roi Aiétès, remit à celui-ci la toison après avoir offert le bélier en sacrifice à Zeus. Le roi la cloua à un chêne dans un bois sacré dédié à Arès. Elle y était gardée par un dragon, jusqu’à ce que Jason pût s’en emparer, avec la complicité de Médée la magicienne.

Dans le tarot milanais tel celui de Nicolas Conver la carte dite Maison-Dieu apparaît en seizième triomphe. Bien loin que soit représenté sur cette carte la foudre frappant une tour (à trois ouvertures) d’où tomberaient deux personnages, telle que Wirth et tous les « tireurs de cartes » à sa suite l’ont vue ! C’est au contraire au pied de leur athanor, transportés d’extase et tout « retournés » par leur découverte que nous sont montrés ces personnages, car ils viennent de trouver l’herbe magique, leur lunaire. De cette manne, ce flos coeli coagulé, matière à la fois minérale et végétative, Dom Pernety précise : « Non que ce mercure soit en effet le suc d’une plante appelée lunaire, mais parce qu’ils (les alchimistes) nomment Lune leur mercure. »

Il s’agit de cet esprit universel (l’eau qui ne mouille pas les mains) dont le tarot exprime, du XVIè au XXè, les modalités d’apparition terrestre de cette quintessence solaire ne pouvant être recueillie que la nuit. C’est la raison pour laquelle, dans le dix-huitième triomphe, maître Jacques transforme la traditionnelle fileuse du soleil d’été en parque filant de nuit la laine de ses moutons mercuriels.

http://traditiontarot.com/forum/viewtopic.php?id=159&p=2

Voici une image extraite d’un livre d’alchimie : La Pandora de Jérôme Reussner (1582) (la faire descendre avec la glissière!). C’est une des innombrables représentation de l’athanor sous forme de tour. Je privilègie celle-ci pour la représentation de la descente des énergies célestes : les flacons aux étoiles, et leur remontée : les flacons aux oiseaux.

Une “légende” dit : la lettre A = ascension, B = descension, DD = le corps est dissous, E (bas de la tour) = le sel est liquéfié, S (haut de la tour) = le sel en l’état solide est liquéfié et s’élève dans les airs.