Biographie de Diderot

Diderot Diderot vieux par Fragonard

Source : http://www.univ-paris-diderot.fr/diderot/presentation/savie.html#CHRONO

Chronologie biographique indicative

Pour plus de précisions, on se reportera au tableau biographique établi par L. Versini dans l’édition Laffont des Oeuvres de Diderot, qui indique en regard les événements littéraires et historiques marquants, ou à la biographie de A. Wilson.

1713 : Naissance le 5 octobre à Langres de Denis Diderot, fils de Didier, maître-coutelier.

1723-1728 : Etudes à Langres chez les Jésuites, brillantes. Diderot raconte avec émotion la fierté de son père à le voir revenir de l’école couvert de prix.

1728-1732 : Diderot vient poursuivre ses études à Paris.

1732-1743 : Années de bohème. Diderot exerce différents métiers : précepteur de mathématiques,de musique, clerc de notaire, etc. Il fréquente les cafés, se lie d’amitié avec Rousseau, courtise avec succès Antoinette Champion, lingère.

1743 : Le père de Diderot, opposé à son mariage avec Antoinette, le fait enfermer dans un couvent. Diderot s’échappe et épouse Antoinette. Il publie sa traduction de l’Histoire de la Grèce, de Temple Stanyan.

1745 : Publication de sa traduction de l’Essai sur le mérité et la vertu de Shaftesbury.

1746 : Pensées philosophiques, condamnées au feu par le Parlement de Paris.

1747-1748 : La promenade du sceptique (inédit). Diderot prend, avec d’Alembert, la direction de l’Encyclopédie pour le libraire-éditeur Le Breton.

1748 : Les bijoux indiscrets, roman libertin et philosophique. Mémoires sur différents sujets de mathématiques.

1749 : Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient. Le 24 juillet, il est arrêté et emprisonné à Vincennes, pour avoir écrit les Pensées, les Bijoux et la Lettre. Il signe une lettre de soumission, et se promet de ne plus jamais mettre en danger sa liberté ni la publication de l’Encyclopédie, visée à travers lui.

1750 : Prospectus de l’Encyclopédie.

1751 : Lettre sur les sourds et muets à l’usage de ceux qui entendent et qui parlent. Le premier tome de l’Encyclopédie paraît.

1752 : Interdiction de l’Encyclopédie, jusqu’en 1753.

1753 : Pensées sur l’interprétation de la nature. Marie-Angélique, dite Angélique, la seule des quatre enfants de Diderot qui survivra, naît. Elle porte le même nom qu’une des sœurs de Diderot, morte folle au couvent (expérience qui pèse sans doute dans la rédaction du roman La Religieuse). Son père lui sera très profondément attaché, dès qu’elle dépasse les sept ans et semble devoir vivre encore. Son éducation est un sujet de réflexion constant chez le philosophe : il abandonne à sa femme l’éducation religieuse, s’oppose fermement à ce qu’elle aille au couvent, et s’occupe de la partie ” anatomique ” et des dons de musicienne d’Angélique.

1757 et 1758 : Le fils naturel, et Le père de famille, drames, suivis du Discours sur la poésie dramatique. Diderot attend beaucoup de ces pièces.

1759 : Malgré la pluie de condamnations sur l’Encyclopédie, les libraires-éditeurs décident de poursuivre clandestinement son édition : elle a déjà coûté trop cher pour s’arrêter. Le père de Diderot meurt. Diderot commence à se rapprocher de sa chère sœur Denise, et à se quereller avec son frère, un abbé grondeur et superstitieux très anti-philosophe. Pour la première fois, il devient chroniqueur des Salons de peinture pour la Correspondance littéraire, le journal de son ami Grimm.

1760-1761 : On commence à jouer les drames de Diderot, avec beaucoup de succès. Le père de famille entame une carrière qui le mènera jusqu’en Italie, où il sera monté à Naples devant le Roi en 1773.

1764 : Diderot découvre la traîtrise de Le Breton : il a “caviardé” les dix derniers volumes de l’Encyclopédie (amputés d’une partie de leur texte). Il décide cependant de continuer.

1765 : L’Impératrice Catherine II de Russie achète sa bibliothèque à Diderot : en échange d’une pension dont il a grand besoin, Diderot se charge de l’achat de livres pour constituer une bibliothèque dont Catherine héritera à sa mort. Il se fait également acheteur en son nom de collections de peinture d’un goût très sûr. C’est le début d’une relation que Diderot désire autant qu’il la rejette : elle le fait vivre, et l’Impératrice semble éclairée, donc attentive aux suggestions des philosophes, économistes, etc. En même temps, elle lui donne des obligations, et fait de lui un serviteur d’une despote.

1769-1772 : L’activité d’écrivain de Diderot est à son comble, maintenant que l’Encyclopédie est achevée. Mais on n’en saura rien pendant longtemps : fidèle à sa promesse, il ne publie aucun texte qui lui ferait courir des risques en raison de leurs positions (athéisme, matérialisme, dénonciation des couvents, des colonisations, etc.). Donc, il ne publie rien … Sur son bureau, on trouverait les esquisses plus ou moins avancées du Rêve de d’Alembert, de l’Entretien d’un père avec ses enfants, des Deux amis de Bourbonne, des Principes philosophiques sur la matière et le mouvement, une version du roman Jacques le fataliste et du Paradoxe sur le comédien, etc. Il commence également le Supplément au voyage de Bougainville. Certains de ces textes ne seront connus qu’un siècle plus tard. Mais ses amis ne s’y trompent pas, et on l’appelle désormais ” Le Philosophe ” ou ” Le Roi Denis “. Enfin, sa fille s’est mariée, et Diderot tente de compenser son absence par une activité littéraire redoublée.

1773-1774 : Diderot se résout au voyage tant redouté : devant l’insistance de Catherine II, il part pour Saint-Pétersbourg, malgré son aversion des voyages. Là, il s’entretient tous les jours avec l’Impératrice sur tous les sujets qui peuvent préoccuper un monarque : le commerce (monopoles, circulation des biens et des personnes), les impôts, l’éducation nationale et le recrutement des serviteurs de l’Etat. Tous ces entretiens sont consignés, sous le titre de Mélanges politiques, etc.

1774-1784 : De retour en France, Diderot se livre de nouveau intensément à l’écriture : Réfutation de l’ouvrage d’Helvétius intitulé De l’Homme, Entretien d’un philosophe avec la maréchale de ***, Politique des souverains (fortement anti-despotique), Eléments de physiologie, … Catherine II lui commande un Plan d’une Université.

1782 : Parution de la dernière œuvre publiée de Diderot, l’Essai sur les règne de Claude et de Néron, qui est une version augmentée de moitié de l’Essai sur Sénèque, publié en 1778. Diderot prépare, avec son disciple et ami Naigeon, un plan de ses œuvres complètes.

1784 : Le 31 juillet, mort de Diderot, à l’âge de 71 ans. Sophie Volland est morte en février, sa petite-fille en avril : pour ménager sa santé défaillante, on l’a sans doute caché au philosophe.

Page ajoutée le 30 janvier 2008