Légendes autour des Tarots de Marseille La légende des tarots A l’impossible histoire, écrite et certaine de l’origine d’une tradition orale, vous allez lire ici une option. Avant 1450, l’histoire du tarot est une page blanche, un “trou noir”, laissant donc de la place pour la légende et le son de ces mots qui n’ont laissé aucune trace sur le papier… il nous faut remonter aux temps les plus anciens… Du dolmen aux cathédrales En ce temps-là , l’Homme a maîtrisé le langage et le feu. Son champ intellectuel s’est développé mais il possède encore une part de sensibilité animale qui lui permet une relation profonde avec les forces de la nature. Cette symbiose deviendra science sacrée avant de sombrer dans la religion. La connaissance des forces vives de la Terre-Mère le conduit à repérer certains endroits riches en influences telluriques et cosmiques. Peu soucieux de son propre habitat, l’Homme consacre des efforts inouïs à marquer ces endroits. C’est le temps des constructions mégalithiques, les menhirs, les dolmens et les cercles de pierres. Au-delà de l’admiration de la prouesse technique et scientifique, l’homme moderne est encore saisi d’une étrange émotion devant ces monuments qui exhalent la frustre mais puissante, odeur du sacré. Ces ancêtres de tous les bâtisseurs du sacré transmettent oralement leur mystérieux savoir, réactualisé de génération en génération, à travers l’occident et les grands chemins de pèlerinages, l’orient méditerranéen et au-delà , aux caprices des flux et reflux migratoires. Cette science du sacré perdure à travers les civilisations, récupérée part les cultes et les religions, parsemant le monde antique de fabuleuses constructions : Crête, Egypte, Israël, Grèce, etc. Les Enfants de Maître Jacques Après la chute de l’empire romain, c’est l’épanouissement du christianisme occidental. Oratoires, églises, cathédrales s’érigent sur les mêmes endroits sacralisés par les anciens. Les bâtisseurs se sont organisés en confréries structurées et puissantes : maîtres d’oeuvre, compagnons maçons, charpentiers, tailleurs de pierre, imagiers, qui transmettent leur message spirituel par l’utilisation de l’espace, de la lumière et de la couleur. Parmi leurs patrons et financiers figurent les Templiers, grande puissance spirituelle et temporelle de l’occident. La fin des Templiers Les rivalités de pouvoir interrompent brutalement cette vague de foi constructive. En 1314, sur les instructions du roi de France Philippe le Bel, avec l’accord de la papauté, les Grands Maîtres de l’Ordre du Temple sont brûlés à Paris. L’Ordre est dissous, les templiers pourchassés, les richesses confisquées. Par voie de conséquence, les bâtisseurs de cathédrales et leurs imagiers, qui se nomment eux-mêmes les Enfants de Maître Jacques, perdent leur soutien financier et s’éparpillent, poursuivis par l’Inquisition qui les accusent à raison de déviationnisme hérétique par rapport au dogme catholique qui s’est radicalisé. De leurs terres d’origine du sud ouest et des Pyrénées, de la Charente, la Saintonge, le Poitou, l’Auvergne, ils se réfugient dans les états de l’Italie du nord, la Lombardie, la Vénitie, la Toscane, le Piémont et la Savoie. Certains émigreront encore plus loin, en Cilicie (la petite Arménie) où des liens ancestraux les lient avec d’autres descendants des constructeurs de dolmens. Devant ce désastre, les maîtres imagiers se posent alors la question de la transmission de la tradition du savoir sacré. Ils choisissent un support à priori insoupçonnable, susceptible de traverser les siècles, au-delà des langues et de l’écriture : les 21 + 1 atouts du Tarot. La popularité de ces images en assurera la diffusion et la pérennité, sans en altérer le sens profond, accessible seulement aux initiés. Il semblerait que des imagiers et miniaturistes francs installés en Cilicie (Petite Arménie), soient à l’origine de ces graphismes. Surnommés les “sarrasins”, car venant d’Orient, ils arrivèrent en 1375 en Italie, fuyant leur pays devant l’avance turco-ottomane et la reddition des derniers bastions chrétiens au Levant. Vous venez de lire une des légendes de l’origine des tarots; c’est celle que je préfère. Nous n’avons aucune trace historique suffisante pour la justifier. Et maintenant, place à l’Histoire !