Les Imagiers du Tarot de Marseille

Dès l’origine, deux traditions picturales cohabitent:

Dès l’origine, deux traditions picturales cohabitent: – La tradition des imagiers dont le plus ancien incunable qui nous soit parvenu, provient de l’atelier Jean Noblet, à Paris, au milieu du dix-septième siècle. De cette tradition sont également issus le tarot de Jean Dodal, à Lyon, vers 1701 et le fameux tarot de Nicolas Conver, à Marseille, 1760.

tarot Noblet, le Bateleurtarot Noblet, le Papetarot Noblet, l'Amoureuxtarot Noblet, le Chariottarot Noblet, le Fou
Le Tarot de Jean Noblet, Paris, XVIIème siècle.

 

 

 

tarot Dodal, le Bateleurtarot Dodal, la Roue de la Fortunetarot Dodal, Forcetarot Dodal, le Foutarot Dodal, le Diable
Le Tarot de Jean Dodal, Lyon, vers 1701.

 

 

 

 

tarot Conver, le Bateleurtarot Conver, l'EtoileLe Tarot de Nicolas Conver, Marseille, 1760

Le Tarot de Nicolas Conver ou Tarot de Marseille Archétype du Tarot de Marseille, le jeu fabriqué par Nicolas Conver dans son atelier de Marseille, au milieu du XVIIIème siècle, a servi de modèle à Paul Marteau pour proposer un tarot symbolique en 1930. En s’inscrivant dans l’ésotérisme propre à son époque, Paul Marteau, qui se présente comme un simple restaurateur, fait pourtant oeuvre originale. La comparaison avec le modèle de 1760 l’atteste sans équivoque. Edité en plusieurs langues, ce tarot a connu un succès mondial qu’il doit tant à l’habileté du “restaurateur”, qu’au gros travail de diffusion réalisé par les éditions Grimaud. Il constitue encore de nos jours la référence en matière de Tarot de Marseille et reste le plus utilisé à des fins divinatoires.

 

 

tarot Vieville, le Soleiltarot Vieville, le Maitre de l'oeuvre
La tradition des tailleurs de pierre, qu’on retrouve aussi sous l’appellation Tarot de Bologne, tradition piémontaise ou “Roveno-Bruxelloise”, illustrée principalement par le Tarot de Jacques Viéville, Paris, 1650 (ci-contre), offre des différences notables sur les arcanes XV-le Diable (de face ou de profil), XVI- la Maison-Dieu (une tour avec une flamme jaillissante ou un troupeau de moutons et leur berger au pied d’un arbre), XVII-l’Etoile (une parturiante ou un architecte) et XVIII-la Lune (un bassin avec une écrevisse ou une fileuse à la quenouille).

– On peut ajouter une troisième tradition, qui se fait jour dès le début du XVème siècle :

 

Les tarots artistiques. Elle commence avec les tarots princiers dont nous avons déjà parlé et se poursuit jusqu’à nos jours : même Salvador Dali a peint son tarot ! Dans ces oeuvres parfois fort belles, inutile de chercher un quelconque sens intérieur, tant la démarche esthétique prime sur la véritable science traditionnelle.

tarot Charles VI, l'Empereurtarot de Charles VI, le Papetarot de Charles VI, la Maison-Dieu
Le Tarot de Charles VI, Italie, fin XVème siècle

Des Tarots pour le XXIème siècle
Les époques changent. En ce début de siècle, j’ai senti la nécessité de réactualiser à mon tour les tarots originaux conservés à la Bibliothèque Nationale. Les principes qui ont guidé mon travail sont ceux de la tradition : fidélité à l’original, en laissant de côté ce qui est propre au vieillissement des papiers et à la dégradation des couleurs et en restituant la richesse des couleurs d’origine que le temps avait réduites.